Italienisches Liederbuch à la Philharmonie de Paris

Petits instantanés de la vie amoureuse

17 février 2018 : Les nombreux bouquets et cadeaux offerts à Diana Damrau et Jonas Kaufmann à la fin du concert expriment le respect, la reconnaissance et l’admiration voués par le public à ce duo vocal de grande qualité. 
Italienisches Liederbuch, deux voix, un piano et 46 courtes pièces dédiées à l’expression amoureuse. En nous promenant dans les labyrinthes de la vie à deux, Hugo Wolf souligne les mille manières dont les atomes amoureux entrent, sans cesse, en collision.

Hommes et femmes se confrontent un jour à la face sombre des beaux sentiments mais ne se comportent de la même façon. A lui, les sérénades charmeuses, la ruse et l’indifférence hargneuse. A elle, les bouderies, l’ironie et le dépit. Sentiments doux-amers, jalousie, fâcheries, pour mieux se retrouver et s’aimer.
Avec délicatesse, les deux artistes nous invitent à écouter la musique de ces expériences authentiquement humaines. Ils portent le texte, avec chair et sensibilité. Tous deux excellent dans l’art de la suggestion, de l’expression du sentiment évoqué par le poème, de la diction accomplie. Un récital de charme par un duo vocal réuni pour la première fois en concert, soutenu par l’excellent piano d’Helmut Deutsch.




Ce répertoire sied à merveille à Diana Damrau. Tour à tour tendre, naïve ou volcanique, la soprano allemande pétille, boude ou jubile. Une cantatrice aussi lumineuse que son chant. Toujours avec la même évidence et le même naturel, elle s’impose dans ce registre mettant en valeur sa virtuosité, en tendre complicité avec le ténor allemand. 



Jonas Kaufmann, le monde est à lui. Les opéras, concerts et récitals affichent complets dans les premières minutes de réservation. Lui affiche la plénitude de ses moyens. Plénitude d’un timbre, d’un phrasé, d’une musicalité, du sens dans les mots. Qu’admirer de plus lorsqu’un fil invisible nous lie à son souffle jusqu’au dernier bout de phrase ? Authentique accomplissement d’un don fait au chant.


Damrau et Kaufmann jouent les scènes d'amour avec délectation, avec toute leur expérience de la scène, révélant tout en subtilité les nuances de ce drame romantique en miniatures. L’espace des 46 épisodes, condensés des passions humaines, ils nous ont révélés les sortilèges de ce cycle enchanteur que l’on entend rarement dans son intégralité. 






Diana Damrau, Jonas Kaufmann et Helmut Deutsch
Philharmonie de Paris, 14 février 2018


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