Lucia di Lammermoor à Bastille

Pretty Yende, Lucia vit un rêve
Pretty Yende, Lucia di Lammermoor de Donizetti
à l'Opéra de Paris - Novembre 2016

14 novembre 2016: Il est rare qu’une salle se soulève pour applaudir une jeune artiste dès le milieu de l’opéra. La jeune soprano sud-africaine ne l’avait encore jamais vécu et elle en était émue aux larmes !
En cinq ans, Pretty Yende est devenue l’une des sopranos les plus courtisées des grandes maisons. L’année 2016 est celle de la consécration : une première fois au Festival Rossini de Pesaro en août, un premier album "A journey" en septembre, et sa Lucia di Lammermoor met Paris à ses pieds, un rôle exigeant qu’elle n’imaginait pas pouvoir chanter il y a quelques années. La partition ne semble même pas lui poser problème, son chant irradie comme une évidence, jusqu’au dernier rang de Bastille.
Au fil de ses apparitions, un rapport fort s’est installé entre cette artiste attachante et le public. Comment ne pas être sous le charme de ce soprano soyeux aux couleurs chatoyantes, de l’éclat de ses attaques et de son talent dramatique. C'est magnifique.

Née il y a 31 ans à Piet Retief, une petite ville à 300 km de Johannesburg, sa vie change à 16 ans, envoûtée par la beauté du Duo des fleurs de Lakmé qu’elle découvre dans une publicité de British Airways. "Quand j’ai appris que cela s’appelait de l’opéra et que ce son surnaturel venait de la voix humaine, je me suis dit qu’il fallait que je chante comme ça." dit-elle.

Elle obtient une bourse pour étudier au Collège de musique du Cap avec Virginia Davids, la première femme noire à s’être produite sur une scène d'opéra pendant les années d'apartheid.
Son talent extraordinaire s’épanouit, elle s’envole pour rejoindre à 25 ans l’Académie de la Scala, elle apprend l’italien, travaille dur et fait ses débuts sur scène dans le répertoire belcantiste. A Milan, elle croise Jonas Kaufmann, Juan Diego Florez et Joyce DiDonato aux répétitions, découvre les plus grands travailler leur technique, pour mieux s’en inspirer.
Pretty Yende et Juan Diego Florez
Le Comte Ory au Met en 2013
Rapidement, elle rafle les premiers de prix de compétitions internationales, notamment le concours Bellini en 2010 et Operalia en 2011.
En 2013, à 28 ans, sa voix lumineuse fait sensation en remplaçant la soprano au Met de New York dans Le Comte Ory de Rossini aux côtés de Juan Diego Florez. Puis elle remplace Cecilia Bartoli dans le même rôle à Vienne. 
Aujourd’hui, plus rien n’arrête cette jeune artiste généreuse et bourrée de talents dont le bonheur de chanter irradie.



Pretty Yende dans Lucia di Lammermoor de Donizetti
Opera de Paris, 8 novembre 2016

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