27 septembre 2015 : "Eloignez-vous, ce lieu convient à ma douleur", la douce plainte d’Orphée nous accompagne longtemps après le spectacle. Tout le monde connaît son histoire qui incarne l’un des plus beaux mythes : celui de l’amour absolu, que même la mort ne peut détruire. Orphée et Eurydice est une œuvre sublime de Gluck et cette nouvelle production du Royal Opera House est un moment divin où la musique, le chant et la danse retrouvent l’art de la communion avec le public.
Orphée est ce musicien dont l’art atteint une telle perfection qu’il charme autant les hommes, les animaux que les dieux. Coïncidence troublante, celui qui parviendra à faire pleurer les pierres, fléchir les cœurs les plus endurcis et émouvoir les dieux, ce soir c'est Juan Diego Florez.
Vocalement éblouissant, l’artiste dévoile des talents dramatiques que les facéties du bel canto ne lui avaient pas permis d’explorer. Plaisir du cœur car, en plus du galbe de la voix et de la caresse du timbre, le ténor est habité de l’émotion du désespoir. Virtuosité et musicalité confondantes, chair et humanité d’une voix qui se fait douleur, éveil à une nouvelle sensibilité pour ce premier rôle tragique et un tournant dans sa carrière.