Royal Opera House saison 2015-16


© ROH / Sim Canetty-Clarke

21 avril 2015 : Le Royal Opera House vient d’annoncer le programme de la saison 2015-16 avec huit nouvelles productions et un certain nombre de chanteurs et metteurs en scène pour la première fois à Londres. 
Le Chef Gianandrea Noseda fera ses débuts dans Il Trovatore, tandis que Juan Diego Flórez, Joyce DiDonato et Bryn Terfel incarneront de nouveaux rôles dans leur carrière. 
Ouverture de la saison sur une nouvelle production d'Orphée et Eurydice de Gluck avec Juan Diego Flórez. Une première scénique du ténor qui ne l’a chanté qu’en version concert en 2008 pour l'enregistrement sur le vif d’un CD. Joyce DiDonato chantera sa première Charlotte dans Werther et Bryn Terfel aura le rôle principal dans la nouvelle production de Boris Godounov. 

Wiener Staatsoper saison 2015-16

Viennoiseries pour tous


Wiener Opera on the Square
20 opéras et ballets par mois sur la place Herbert von Karajan
    
14 avril 2015 : Vienne n’a pas attendu les valses de Strauss pour être bercée par les sanglots longs des violons. Au cœur d’une ville entre toutes musicienne, l’Opéra de Vienne a valeur de symbole. Le 9 avril dernier, son Directeur Dominique Meyer a annoncé la saison 2015-16 avec ses six nouvelles productions, dont un opéra pour enfants en première mondiale.
Mais là où Vienne est unique, c’est dans la qualité régulière musicale de son répertoire, le plus étendu qui soit. Quatre siècles d’art lyrique contenus dans les 54 opéras de la saison déclinés dans près de 300 représentations. Unique au monde également, les 45 représentations en live streaming et les 20 opéras par mois sur écran géant de la place Herbert von Karajan.
Ludovic Tézier incarnera son premier Macbeth avant de rejoindre la distribution 5 étoiles de Don Carlo, Anja Harteros, René Pape, Ramon Vargas, Béatrice Uria-Monzon.
Juan Diego Flórez revient en force de janvier à mai : duc de Mantoue dans Rigoletto avec Olga Peretyatko en Gilda, Ernesto dans Don Pasquale avec Michele Pertusi dans le rôle-titre. Et on l’attend avec impatience dans Gounod et son Roméo et Juliette au côté de Marina Rebeka. Une courte apparition de Jonas Kaufmann, le temps de reformer le trio londonien de Tosca avec Angela Gheorghiu et Bryn Terfel. Et les fidèles : Anja Harteros (Arabella, Don Carlo, Le Chevalier à la Rose), Anna Netrebko (Manon Lescaut, Eugène Onéguine), Krasimira Stoyanova (Un bal masqué, Ariane et Rusalka), Elina Garanca (Werther) et Nina Stemme (Elektra). 

Cavalleria rusticana de Mascagni à Salzbourg

Un jour de Pâques en Sicile


Jonas Kaufmann (Turiddu), Liudmyla Monastyrska (Santuzza)
 Photos © Matthias Creutziger /Festival de Salzbourg
6 avril 2015 : Le Festival de Pâques de Salzbourg affichait deux représentations du diptyque apprécié des amateurs du vérisme abouti porté par une distribution remarquable : Cavalleria rusticana signé Pietro Mascagni et I Pagliacci de Ruggero Leoncavallo. Chaque partition courte, d’un acte, compose le double portrait d’un drame amoureux passionnel et tragique s’achevant dans la mort. De mon salon, je n’ai eu accès qu’au premier ouvrage d’un synchronisme temporel parfait puisque l’intrigue se déroule au moment de Pâques. 
Avec sa naïveté brute et sa force dramatique saisissante, Cavalleria rusticana est un opéra intense et désespéré dont le lyrisme vous prend à la gorge jusqu’aux dernière notes. Une tragédie sombre et pathétique ancrée dans une réalité sociale dans laquelle Jonas Kaufmann et ses partenaires subliment la charge émotionnelle engendrée par les sentiments humains exacerbés. 
Dans ce rôle d’anti-héros infortuné à fleur de peau, la performance vocale et l’investissement dramatique du ténor sont admirables. Il n’est pas le seul car l’étoffe vocale et les élans bouleversants de Luidmyla Monastyrska l’accompagnent. De longues ovations ont accueilli cette nouvelle production, à mettre également au crédit de l’harmonie parfaite régnant entre la direction de Christian Thielemann et l’inventivité scénique de Philipp Stölzl, libérant l’ouvrage du vérisme emprunté souvent caricaturé. Les couleurs et les éruptions musicales explosives de l’orchestre de Dresde parachèvent la magie de cette représentation.