Otello de Verdi aux Chorégies d'Orange

Roberto Alagna, un Maure bien vivant

Roberto Alagna © Boris Horvat/AFP
8 août 2014 : Pire que les débats sur le budget  à l’Assemblée Nationale, il y a ceux sur la prise de rôle d’Otello par Roberto Alagna à Orange. 
"L’affaire" enflamme certains blogs et forums et la cruauté du monde de l’opéra n’a d’égale que celle du monde politique. Roberto vient de se faire retoquer par le conseil constitutionnel des défenseurs de l’art lyrique. Je ne suis pas une groupie du ténor national mais plus les attaques sont rudes plus ses bravoures musicales et médiatiques me sont sympathiques.

Pour ses détracteurs, un parcours sans remous, bien réglé, irréprochable mais ennuyeux pour lui à terme eut été préférable. C’est de l’avoir méprisé qu’il subit leurs foudres. Préférant l’ivresse d’un rôle écrasant au confort d’un havre paisible, Roberto est une personnalité pleine d’énergie à sang froid. Il assume ses choix, le sourire aux lèvres, indéboulonnable. Au lendemain d’un jour de pluie de bons mots et de vols de noms d’oiseaux, une presse dépassionnée - elle-même soupçonnée d’avoir scellé un pacte avec le pauvre diable - salue la performance.